" Un autiste profond passe sa vie en prison. Un Asperger la passe au zoo..." - S.F -

samedi 7 mai 2016

biographie rapide et présentation du blog

A 45 ans, le bilan de ma vie est émaillé d'échecs en tous genres, tant professionnels que personnels.

Vie sentimentale ? Célibat contraint puis plus que voulu depuis six ans, deux mariages de dix ans soldés par deux échecs cuisants mais qui m'ont donné la joie incommensurable d'être la maman de deux enfants merveilleux, d'une fille âgée aujourd'hui de vingt-trois ans et d'un garçon de douze ans. Eux, ce sont les réussites de ma vie, des réussites absolues, des miracles, des âmes splendides.
Mais sinon ? deux maris différents mais pourtant identiques, manipulateurs, sombres, pervers, qui ont profité et abusé de moi, et le terme est choisi, croyez-moi.

Vie professionnelle ? Autodidacte, j'ai exercé mille métiers, certains purement alimentaires (intérimaire en usine, employée de fast-food, serveuse, télévendeuse,...), d'autres plus intéressants (animatrice socio-culturelle, monitrice de ski et de voile, apicultrice, technico-commerciale dans le domaine agricole, ...). Mais que de difficultés pour me maintenir en poste, pour ne pas m'opposer trop vite à ma hiérarchie, pour ne pas sombrer dans l'ennui de la monotonie des tâches à accomplir, pour ne pas pleurer de dépit devant l'absurdité ubuesque de certains fonctionnements en interne, pour ne pas hurler de colère devant certains manquements éthiques criants ! ...
Durée moyenne de mes emplois : pas tout à fait trois ans, je craque souvent au bout de deux ans.
La seule expérience réussie (de mon point de vue, c'est-à-dire en terme d'intérêt pour ce que je fais, d'adaptation face aux difficultés, d'apprentissage et de résilience), c'est lorsque j'ai créé ma propre activité, dans la vente et la transformation d'épices. Là, j'ai tenu presque dix ans, et j'y serais encore si une maladie auto-immune (spondylarthrite) ne s'était pas déclarée brutalement en 2010, me contraignant à cesser mon activité. 

Vie sociale ? Aïe... Pas complètement inexistante, grâce à trois amis dont la présence à mes côtés tient du miracle. Mais s'ils n'étaient pas là ? Si, pour une raison inconnue nous nous fâchions ou nous perdions de vue ? Je ne sais pas comment je pourrais m'en faire à nouveau. Je ne sors pas, je ne supporte pas les activités en groupe, les lieux bruyants, les conversations insipides, et surtout je n'éprouve aucun besoin d'aller à la rencontre de l'autre, des autres.
Pour moi, un weekend réussi est un weekend où je ne vois absolument personne, où mon téléphone ne sonne pas et où je ne sors même pas de chez moi, au grand dam de mon chien qui a grand besoin de se défouler les pattes au moins une fois par jour.

J'ai longtemps cru que cette vie à priori ratée, ou pour le moins gâchée, était entièrement de mon fait, que j'attirais les ennuis comme un paratonnerre attire la foudre, que je n'étais bonne à rien ou du moins à pas grand-chose, que je n'avais pas mon pareil pour me fâcher avec les gens, que j'étais incapable de garder un emploi et que je courais tête baissée me fourrer dans le premier emmerdement venu.

Il a fallu attendre quarante ans et trois ans de thérapie pour que soit détecté mon Haut QI. Résultat de mon test WAIS passé en 2011 : QI total de 141, mais avec un QI de Performance de seulement 120, contre un QI Verbal de 151. QIT "non interprétable en tant que tel", donc, pour citer la conclusion du rapport.
Quatre ans supplémentaires avant que je n'aille consulter une psychothérapeute spécialisée dans les profils atypiques,  dix mois de travail avec elle pour que je ne veuille enfin entendre ce qu'elle tente de me dire depuis nos premières séances :

"Je pense que vous êtes Asperger"

Quoi ? Pardon ? Asperger ? Moi ? Certainement pas. HQI, oui, Asperger, non !

Sauf que... 

Je comprends aujourd'hui que le monde dans lequel je vis n'est pas exactement le même que celui de mes parents, de mon frère, de mes enfants, de mes amis, de mes collègues, de mes chefs, de mes voisins, de mon boulanger, du conseiller de Pôle Emploi et de tous ces  gens que je croise ou qui m'entourent. 
C'est ... comment dire ? Comme un bug dans la matrice, voilà. Vous savez ? Dans le film "Matrix", quand Neo voit passer deux fois le chat noir ? Vous vous souvenez de ce passage ? Trinity explique que c'est en fait la matrice qui se réinitialise. La cage d'escalier où ils se tiennent reste la même mais pourtant la configuration de l'immeuble a totalement changé, les fenêtres se sont murées et les issues se sont bouchées, le piège s'est refermé sur eux.

Les différences, imperceptibles pour moi jusqu'à ce jour, commencent à se faire visibles. Et je comprends enfin pourquoi ce que je fais, ce que je dis, ce que je vis est tellement en décalage avec ce que je devrais faire et ce que je devrais dire. Il était temps.


Je vais donc tenter de vous décrire ces différences au fur et à mesure que je les découvre, dans la section "dans mon monde...". Je vais également retracer mon parcours, de la suspicion du syndrome à son diagnostic, et puis vous donner les liens vers les articles et les blogs sur le Syndrome d'Asperger qui retiennent mon attention, dans la section "ressources".


N'hésitez pas à me laisser vos commentaires.


Je vous souhaite bonne lecture.


Sophie.


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