" Un autiste profond passe sa vie en prison. Un Asperger la passe au zoo..." - S.F -

dimanche 10 juin 2018

dimanche 10 juin : sac enfin bouclé, premier test... ou pas !

J'espère avoir pensé à tout. Pendant toute cette semaine, j'ai écumé les magasins de sport, le surplus de l'armée, les sites internet spécialisés en matériel de survie. 
Je ne veux pas faire de haltes dans des campings ou dans des gîtes, non. Je veux bivouaquer en plein air et en totale autonomie. 
Pour cela, j'ai investi dans un sac à dos de 55 litres, une tente igloo légère et facile à monter, un matelas gonflable, un duvet de haute montagne bien chaud (je suis frileuse !), et même un oreiller, le tout devant être le plus compact et le moins lourd possible. Des chaussures de marche, imperméables et antidérapantes, mais qui ne sont pas montantes, je déteste avoir les chevilles enserrées.  Une popote en alu qui contient une casserole, une poêle, une fourchette et une cuillère. Une lampe LED à suspendre dans la tente. 
Au surplus militaire, je me suis équipée de deux pantalons de treillis (pour leur solidité et leurs nombreuses poches), un couteau de survie à accrocher à la ceinture, un poncho qui puisse me protéger de la pluie pendant que je marche, tout en recouvrant mon sac à dos, mais qui fait également tarp (entendez par là qu'on peut le transformer en abris grâce à ses œillets de fixation et sa solidité), un blouson fourré en polaire et déperlant, un chapeau, une ceinture et un cordage de quinze mètres de long et de quinze millimètres de diamètre.
J'ai reçu vendredi par la Poste ce que j'avais commandé sur internet. J'ai ouvert mon colis comme un gosse ouvrirait ses cadeaux de Noël, avec des étoiles plein les yeux.
Il contenait une batterie solaire qui, accrochée à mon sac à dos, se chargera en journée et qui me permettra d'utiliser et de recharger mon téléphone le soir (je dois pouvoir rassurer mes proches tous les jours, et appeler les secours en cas de problème) et qui me garantit donc une totale autonomie en électricité. un réchaud pliable (pas plus grand ni plus épais qu'une feuille A4 pliée en deux !) que je peux alimenter au bois ou à l'éthanol, deux flacons de gel d'éthanol, le brûleur qui va avec, du savon pour aussi bien la vaisselle que l'hygiène du corps, mais non polluant et entièrement biodégradable, un filtre à eau pouvant filtrer jusqu'à 3 m3 et s'adaptant à une gourde souple fournie, un sifflet faisant boussole, des sacs étanches, des pinces pour augmenter les points de fixation de mon poncho-tarp, et des mousquetons.
 J'ai testé ma tente, mon duvet, mon matelas et tout le matériel. J'ai tout remballé et chargé mon sac. j'y ai ajouté une trousse de secours (pansements, bandage, désinfectant, pince à épiler, aspirine, brosse à dent et dentifrice), quatre t-shirt, deux culottes, quatre paires de chaussettes, deux caleçons de sport. Un opinel, un carnet et un stylo, un livre, mes lunettes de soleil, une éponge, une serviette, deux briquets, et de la nourriture pour 48 heures : café en poudre, soupes instantanées, purée en flocons, une boîte de pâté Hénaff et une boîte de foies de morues fumés, du pain complet longue conservation, une soupe chinoise, des bicuits au sésame pour le matin, trois barres énergétiques, du saucisson sec, du sel, du poivre, des sachets de sucre, deux gourdes de dessert lacté... et j'ai pesé l'ensemble : 13,5 kg !!
Avec un litre d'eau je ne dépasse donc pas la limite des 15 kg que je m'étais fixée. 

Plus qu'à aller marcher cinq kilomètres (sous la pluie) avec mon barda. 

Le sac à dos est top, je le sens à peine. Les chaussures sont géniales. Le chapeau, parfait. Le pancho, impeccable. Rien n'est mouillé quand je reviens après plus d'une heure de marche. Musculairement, je suis au point : j'ai repris le sport depuis un an et je sais aujourd'hui pourquoi ! Aucune courbature, aucune fatigue.

Mais. Ma hanche droite me fait un mal de chien. Je rentre en boitant, et je traine la patte pendant les deux jours suivants.  La douleur me réveille la nuit. 
Envie de pleurer. Je ne veux pas lâcher. Il faut que je le fasse. Tan pis, je raccourcirai les étapes, je me reposerai toutes les demie-heures, je serrerai les dents encore plus fort que d'habitude, mais je dois le faire.

Je voulais passer ma première nuit outdoor ce soir, après une marche de seulement quatre kilomètres. Mais pendant que j'écrivais cet article, ma fille m'a appelée. Elle a besoin de moi. Elle habite en région parisienne, à cinq heures de route. 

Mon sac m'attend. Il me tend les bras. 


Il attendra encore une peu. Je vais partir dans une heure voir ma fille, et je reviendrai mercredi. J'ai rendez-vous jeudi avec ma conseillère de Cap Emploi, je serai présente. Et je passerai ma première nuit en extérieur vendredi. 

A moins que le ciel ne nous tombe sur la tête d'ici-là, ou ce jour-là, comme par hasard.

On verra bien.

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